Plaisirs de la randonnée dans la nature

Jeux de lumière dans l'Obô

Une trouée dans la forêt

Sur le PP MZ 01

PROMENADES, RANDONNÉES, TREKKING, OBSERVATION DES OISEAUX

La meilleure façon de connaître un pays, c’est de s’y promener à pied – ou en vélo ; pas dans l’habitacle fermé d’une voiture qui file sur la route. PTP SANTOLA accorde donc une importance particulière aux possibilités de marche et de randonnée offertes à ses hôtes.

Ceci dit, les possibilités de marche à pied sont de différentes sortes.

D’abord la simple flânerie : en ville, ou dans le village ou la « roça » où vous résiderez. Dans ces espaces habités, aucune crainte à avoir en vous promenant seul, la sécurité est totale. Mais faire une promenade de temps en temps avec un des membres de l’association pet vous apporter un plus : des explications sur ce que vous voyez, et des contacts facilités avec les personnes de rencontre.

Il y a aussi les randonnées. Il y en a de différents niveaux de difficulté : des promenades à faire en famille avec de petits enfants ; des randonnées de plusieurs heures exigeant davantage d’endurance ; d’autres requérant de bonnes capacités sportives (notamment en montagne dans l’Obô, c’est-à-dire la forêt primaire). Méfiez-vous : la chaleur humide, la boue extrêmement collante et glissante sur les sentiers en forêt, fatiguent le randonneur bien davantage que dans les Alpes ou les Pyrénées. S’aider d’un bâton de randonnée est souvent beaucoup plus nécessaire qu’en Europe ; si vous n’en avez pas apporté de télescopiques dans vos bagages, n’hésitez pas à demander au guide ou à votre accompagnateur de vous en tailler un, évidemment plus rudimentaire, dans un morceau de bois, dès vos premiers pas en excursion.      

Enfin, il y a le trekking, au vrai sens du terme, c’est-à-dire la randonnée de longue durée incluant campement, où l’on doit se mesurer à des difficultés naturelles : la pluie, la boue, le franchissement de cours d’eau, un relief souvent escarpé. Vous ferez votre choix.

Pour le trekking et pour les randonnées dans le Parc Naturel de l’obole, il est obligatoire de prendre un guide dûment enregistré au registre d’une association officielle. Sur les autres parcours, il est préférable de prendre également un guide ou un accompagnateur qualifié, pour bénéficier des explications qu’il pourra vous donner. Si vous souhaitez faire certains parcours sans eux, cela reste possible, grâce à la signalisation, mais un cas récent d’agression sur un de nos sentiers signalisés, tout à fait exceptionnel dans notre pays, et quelques autres cas de vols avec menaces sur des plages isolées, nous obligent à déconseiller d’effectuer ces parcours en solitaire, surtout si vous êtes une femme.

LA CONSTITUTION D’UN RÉSAU DE SENTIERS POUR RANDONNEURS : TOUTE UNE HISTOIRE

Dans la fin des années 1990, le projet de Parc Naturel de l’Obô, patronné et financé par l’Union Européenne (Projet ECOFAC) a permis la formation de guides de montagne et la création dans le Parc de chemins de randonnée. A signaler que le lauréat de la promotion de guides formée à cette époque par l’Union Européenne a été Lucio Primo, devenu vingt ans plus tard un des membres fondateurs de notre association PTP SANTOLA. Le Parc Naturel de l’Obô couvre actuellement environ 30% de l’île de Sao Tomé, et 62% de celle de Principe (île classée réserve mondiale de la biosphère).

A partir de 2015, certains d’entre nous ont décidé de promouvoir la randonnée, non plus seulement dans le Parc Naturel, mais aussi dans les zones où vit la population. L’objectif n’étant plus seulement l’observation de la nature (flore et faune, cascades et torrents), mais aussi de la façon de cultiver le sol, d’habiter un pays ; et de faire des rencontres avec les habitants. Pour cela, il fallait signaliser des parcours sur les plus intéressants des chemins que les paysans empruntent chaque jour.

L’entretien du réseau ainsi créé par les fondateurs de l’APPP (Association de Promotion des Parcours Pédestres) représente une lourde tâche : l’humidité, le ruissellement en saison des pluies, la croissance de la végétation tropicale, font disparaître la signalisation des sentiers à une rapidité qui n’a évidemment rien à voir avec la situation en climat tempéré. Cet entretien difficile était assuré jusqu’ici seulement par quelques bénévoles. Ces bénévoles ayant rejoint l’association PTP SANTOLA lors de sa création en août 2018, il a finalement été décidé en 2022 que ce serait PTP SANTOLA qui reprendrait à sa charge l’entretien et l’extension de ce réseau. Ainsi, une petite fraction de l’argent que vous allez dépenser en logeant ou en prenant vos repas chez nos adhérents, sera dédiée à rémunérer des jeunes sans emploi qui auront pour tâche la rénovation de la signalisation, en disposant du matériel nécessaire (peinture, pinceaux…). Nous avons calculé qu’il nous fallait un budget d’environ 200 € pour refaire au moins une fois par an la signalisation des 14 sentiers de randonnée que nous avons marqués, pour un volume d’une vingtaine de journées de travail.

Ces sentiers signalisés de randonnée pédestre, institués sans appui aucun des Pouvoirs Publics, sont, pour le moment, au nombre de 9 dans le district de Mé-Zochi, 3 dans le district de Caué, 2 dans celui de Lobata – en attendant une possible extension du réseau si nous en avons les moyens. Ces sentiers sont identifiés PP (pour Percurso Pedestre, Parcours Pédestre) MZ (Mé-Zochi) 01 à 09, PP CA 01 à 03 dans le district de Caué, PP LO 01 et 02 dans le district de Lobata. Le fléchage utilisé est une double barre horizontale de couleur jaune, peinte soit sur un tronc d’arbre, soit sur des rochers ou sur des pierres au sol. Dans quelques cas où il pourrait y avoir confusion, une croix de Saint André (en X) à l’entrée d’un chemin signifie que ce n’est pas celui à prendre. 

Vous pouvez randonner également dans bien d’autres sentiers, non signalisés. Certains, particulièrement intéressants, font l’objet d’une description, tout comme les sentiers que nous avons signalisés et les parcours utilisés par les guides dans le Parc Naturel, sur le site saotome-principe-trekking.com  . Avec les quelques indications fournies sur ce site, ce sont des parcours où, normalement, vous ne risquez pas trop de vous perdre, même en l’absence de fléchage de notre part.

La situation des chemins de randonnée est très différente dans l’île de Principe. La fondation Principe Trust, créée par le milliardaire sud-africain Mark Shuttleworth, qui veille à l’avenir éco-touristique de l’île (voir notre chapitre « Séjourner dans l’île de Principe »), a aménagé des sentiers balisés, principalement (mais pas seulement) dans le Parc Naturel de l’Obô, avec des moyens autrement plus importants que ceux de notre pauvre bénévolat : panneaux explicatifs bien lisibles, marquage régulièrement entretenu, ponts pour franchir les torrents, belvédères avec bancs et tables. Mais vous n’aurez pas le droit de les arpenter sans avoir contracté les services d’un guide agréé par la fondation Principe Trust ; et un péage est pratiqué aux entrées du Parc Naturel.

Signalisation dans le Parc Naturel

Belém: marquage au sol

Le marquage, tout un travail

La signalisation n'est pas toujours aussi facile a voir ( PP MZ 03)

Principe: panneau indicateur au départ du TR 1

Petit pont en bois sur le TR 1 à Principe

PP MZ 02

PP MZ 03 en approchant du Restaurant Almada Negreiros

Au sortir de la forêt, le PP MZ 04 débouche sur un champ de fleurs (balisiers)

Même les enfants peuvent accéder à Lagoa Amelia

PP CA 03, sous la voûte arborée

Un chemin où on a vue sur la mer: d'Agua Izé à Monte Belo

COMMENT CHOISIR VOS PARCOURS DE RANDONNÉE

D’abord, en fonction de leur difficulté et de vos capacités, ou de votre forme physique du moment. Si vous randonnez avec vos enfants, pensez que les plus jeunes, sur leurs petites jambes, vont devoir faire deux fois plus d’enjambées que vous pour parcourir la même distance. Ceci dit, l’entrain avec lequel ils vont marcher a aussi une incidence sur leur capacité. Ils apprécient généralement beaucoup nos parcours signalisés, avec leurs marques jaunes en partie dissimulées par les feuillages, qu’il convient de leur présenter comme un jeu de piste : qui arrivera à détecter en premier la double barre jaune (ou, dans certains cas, la flèche jaune) indiquant la suite du chemin à prendre ? Il faut savoir rester très attentif et regarder dans toutes les directions (le conseil est valable aussi pour les adultes randonnant sans enfants) : la marque peut se trouver à deux mètres cinquante de haut sur un tronc d’arbre, ou bien au sol sur une grosse pierre à demi enfouie, ou bien sur le parapet d’un petit pont sur le torrent…  Pour les parcours dans le Parc Naturel, c’est le guide qui montre le chemin ; pas de jeu de piste, donc ; mais si votre fils ou votre fille rechigne à faire de la marche et préfère rester le nez collé sur l’écran de son smartphone à la maison, dites-lui qu’il, ou elle, n’aura pas souvent dans sa vie l’occasion de jouer à Indiana Jones dans une forêt vierge où on ne rencontre ni sangsues, ni tiques, ni nuages de moustiques, ni mouche tsé-tsé, ni bête féroce, ni aucune de ces choses dont Indiana Jones ne parle guère, mais qui ont rendu ses aventures beaucoup plus désagréables que le cinéma n’a bien voulu le montrer. On peut lire en ligne la description des parcours sur le site saotome-principe-trekking.com . Nous avons aussi édité un petit fascicule de descriptions actualisées des parcours signalisés hors du Parc Naturel, intitulé “Randonnées leve-)leve à Sao Tomé”, ouvrage très maniable, qu’on peut emporter avec soi. Vous le trouverez en vente pour 100 Dobras (4 €) chez tous nos adhérents. Versions en portugais, en français et en anglais.  

Nous donnons ici juste un classement des randonnées que vous pourrez faire, en fonction de leur difficulté.

– Parcours faciles (déclivité faible à moyenne) et pas très longs (2 heures de marche au maximum pour l’aller et retour, sans compter les arrêts qu’il vous plaira de faire, bien sûr) : les PP MZ 02, 08, 09 (départs à Belém, ou, pour le 08, entre Belém et Monte Café) ; les PP LO 01 (départ de Praia das Conchas, passe par Morro Peixe) et 02 (se faire conduire au départ, à quelques kilomètres de ces deux localités) ; le PP CA 02 (départ près de Ribeira Peixe, à une dizaine de kilomètres de São João dos Angolares). On peut aussi ranger dans cette catégorie, car très court, mais avec une déclivité plus forte, le PP MZ 01 (départ de Belém). De même, le chemin qui va de Roça Saudade à São Nicolau, en passant par la fameuse cascade du même nom ; le chemin des Antennes, que l’on peut faire au départ du Jardin Botanique de Bom Sucesso ; la Balade des Cocotiers, qui mène de Praia das Conchas aux séchoirs à cacao biologique de Canavial ; l’ascension du petit morro (colline) de Morro Peixe. A Principe : la balade menant de Ponta do Sol à la plage de Sundy Praia, guidé par Nhano à travers le domaine de ce complexe hôtelier 5 étoiles ; la balade Ponta do Sol – Roça Montalegre.   

– Parcours sans difficulté, mais demandant plus d’endurance, car plus longs : les PP MZ 03, 04 (au départ de Belém), 05, 06 (au départ de Monte Café), 07 (au départ de Trindade, joignable en cours de route depuis Belém) ; les PP CA 01 et 03 (depuis São João dos Angolares) ; la route de Roça Saudade (ou, plus longue, à partir de Monte Café) jusqu’à Bom Sucesso ; le parcours de Belém à Roça Bombaim, celui menant de Belém à la Roça Vista Alegre ; la Balade des Tunnels, la balade de Roça Cancela, l’excursion à pied à la centrale hydroélectrique du rio Contador, toutes trois au départ de Roça Monteforte ; la prolongation du PP LO 01, au-delà de Praia dos Tamarindos, jusqu’à Praia Micolo (chemin de bord de mer sans déclivité, mais l’aller et retour prend environ 3 heures). A Principe, le TR1 (au départ de Porto Real, à proximité de Casa Messias), le TR 4 (dans le Parc Naturel), de Tenreiro Velho à la cascade d’Oké Pipi ; la très longue excursion menant de Ponta do Sol à Maria Correia, en passant le long de la Baie des Aiguilles.

– Plus difficiles, à cause de la pente et d’un terrain généralement glissant (fine pellicule de boue, pierres et racines moussues), la plupart des excursions dans l’Obô (la forêt primaire). La moins longue et la plus accessible à des randonneurs de peu d’expérience est, dans l’île de Sao Tomé, l’excursion de Bom Sucesso à Lagoa Amélia. Les autres parcours qui viennent se greffer sur celui de Lagoa Amélia sont déjà d’un niveau de difficulté un peu supérieur ; il en est de même, à Principe, de l’ascension du Pico Papagaio (TR ) et du parcours Tenreiro Velho – Roça Infante.   

Votre critère de choix de randonnée peut aussi être d’ordre esthétique. Vous aimez les sentiers d’où l’on peut voir la mer ? C’est le cas, bien sûr, du PP LO 01, sentier littoral allant de Praia das Conchas à Praia dos Tamarindos en passant par Morro Peixe (et de son prolongement jusqu’à Praia Micolo), avec baignade possible en chemin ; non loin de là, le PP LO 02, un sentier qui monte sur le Morro Munquiqui, offre alternativement de très belles vues sur la mer et sur l’intérieur des terres jusqu’à la chaine de montagne centrale – mais pas question de baignade, la mer est loin ; autre chemin de bord de mer joignant de petites plages entre elles, dans le district de Caué (route du Sud) : le PP CA 02. A l’extrémité sud de l’île de Sao Tomé, la piste menant de Porto Alegre à Praia Jalé dessert plusieurs plages, mais, entre ces plages, le parcours ne permet pas vraiment de voir la mer. Sur l’île de Principe, la plus grande partie de la randonnée Ponta do Sol – Maria Correia est en bord de mer.

Vous adorez les cascades ? Il y en a beaucoup sur les randonnées que nous vous proposons. La plus spectaculaire, au fond de son canyon rocheux, celle de Santa Fé, point d’arrivée du PP MZ 07 (la chute d’eau n’est visible qu’après une courte marche dans le torrent). Spectaculaire aussi, par son ampleur, et sa situation toute proche de la mer : la cascade de Praia Pesqueira, en bordure du PP CA 02. La plus connue, la plus haute, la plus romantique : celle de São Nicolau, facilement accessible depuis Roça Saudade, à une heure de marche environ depuis Monte Café. Les cascades de Bombaim ou celle de Zanpalma, au programme des randonnées organisées par Casa Ediana / Tiago / Cadio, de Belém. La Cascade à Deux Têtes, atteignable depuis Monte Café par le PP MZ 06. La Cascade Angolar, sur le Chemin des Tunnels, que l’on visite depuis la Roça Monteforte. A Principe, la cascade Oké Pipi, point d’arrivée du TR4, dans le Parc Naturel ; la cascade de Roça Montalegre, au bout d’une balade de 40 minutes depuis Ponta do Sol.

Vous aimez le calme et la pénombre de la forêt et les chants d’oiseaux ? Pratiquement tous les parcours dont nous vous parlons correspondent à votre attente, à l’exception des sentiers de bord de mer. Mais si vous préférez les vues de montagne dégagées : ce n’est pas fréquent dans nos deux îles, en raison de la végétation intense et de la présence d’arbres hauts et touffus. Mentionnons quand même les vues sur les cultures en terrasses dans la partie supérieure du PP MZ 03 (entre Roça Saudade et Quinta das Flores), ou le long de la route Roça Saudade – Bom Sucesso ; et aussi, le chemin montant à Montebelo (point de départ non loin de la Casa Bom Plano à Agua Izé).

Sur la plupart de nos sentiers de randonnée, le retour au point de départ se fait par le même chemin que l’aller (une exception : le PP CA 02, en forme de boucle). Mais on peut combiner deux sentiers différents, dont l’ensemble forme une boucle (en général, un parcours d’assez longue durée). Ainsi, Belém – Roça Saudade – Belém, en montant par le PP MZ 03 et en redescendant par le PP MZ 04 (ou l’inverse) ; au total, un peu plus de 5 heures de marche. De même, un périple tout autour du village de Belém, en associant successivement le PP MZ 02 (Belém – Batepa par Molembu), puis le PP MZ 08 (Batepa – Capela) et le PP MZ 09 (Capela – Belém) : au total, une randonnée de 2h1/2 ou 3 heures. En partant de S. João dos Angolares, on peut associer en une grande boucle de plus de 5 heures le PP CA 01 et le PP CA 03, qui va permettre de visiter deux roças (Saudade, sur le CA 03, et Fraternidade, sur le CA 01), de longer un moment le Io Grande, beau cours d’eau aux eaux vertes, et d’accéder à la plage de sable noir située à son embouchure. 

   

Il ne vous reste qu’à faire votre choix.

Bom Sucesso, Chemin des Antennes, cultures en terrasses

Praia-das Conchas promenade dans la cocoteraie

Le PP CA 02 passe au-dessus de la Praia Pesqueira

PP CA 02 cascade en bord de mer

Cascade São Nicolau

Une des cascades de Bombaim

 

RANDONNER AVEC, OU SANS GUIDE ?

Nous sommes un pays où la profession de guide est encadrée et réglementée ; les guides doivent avoir subi une formation, avant d’être inscrits sur un registre professionnel et affiliés à une association agréée. Ce n’est pas un cas très fréquent en Afrique. Cela n’empêche absolument pas, bien sûr, de nombreux petits jeunes (et quelques moins jeunes) de se présenter à vous en prétendant qu’ils sont guide et qu’ils vont vous accompagner moyennant rétribution. Certains d’entre eux connaissent bien la zone où ils opèrent, et les explications qu’ils vous vous donner (s’ils parlent une langue que vous comprenez) peuvent être utiles et très intéressantes ; ce n’est pas le cas de tous. Il va être difficile pour vous de le savoir à l’avance ; mais parfois, quelques centaines de mètres parcourus ensemble et quelques propos échangés pendant qu’ils vous proposent leurs services, peuvent vous donner une idée de l’intérêt qu’il y aura à continuer avec eux. Un guide professionnel possède un badge, qu’il doit pouvoir vous montrer.

En logeant chez les membres de l’association PTP SANTOLA, vous pourrez demander à vos hôtes de vous conseiller un guide ou un accompagnateur, si vous le souhaitez. Nous utilisons le terme « accompagnateur » pour des gens que nous connaissons, qui ont la capacité de vous donner tout au long du parcours des explications intéressantes sur la flore, la faune (oiseaux, papillons), les pratiques de culture et d’élevage, les problèmes environnementaux, la manière de construire les maisons, etc, avec des connaissances à peu près comparables à celles des guides professionnels. L’un d’eux (Arcadio, à Belém) a même, tout comme les guides, son brevet de secouriste (acquis en France). Mais ces accompagnateurs, n’étant pas inscrit au registre de la profession, n’ont pas le droit au titre de guide.

Insistons toutefois sur le fait qu’il est interdit de pénétrer dans le Parc Naturel de l’Obô sans un guide de montagne appartenant à une des trois associations officielles habilitées (deux sur Sao Tomé, une sur Principe). 

Les guides professionnels relèvent de l’une des quatre associations suivantes :

Les Guides Forestiers : ils sont chargés de la surveillance du Parc National de l’Obô dans l’île de Sao Tomé, gèrent le Jardin Botanique de Bom Sucesso, à 1100 mètres d’altitude, et une Maison des Guides, à l’intérieur du Jardin, qui peut héberger les touristes ; ils proposent leurs services pour des randonnées à la journée ou des expéditions de trekking de 2 ou 3 jours dans le massif montagneux.

L’association Monte-Pico : créée par les guides de randonnée ayant reçu une formation professionnelle donnée à la fin des années 1990 par le Programme ECOFAC de gestion des ressources forestières financé par la Commission Européenne. Ils accompagnent des randonnées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Parc National. Leur siège est à Monte Café (île de Sao Tomé).

L’Association Nationale des Guides, créée plus récemment : ses membres ont vocation à piloter des excursions dans l’ensemble du pays, mais la formation qui leur a été dispensée n’est pas spécialisée dans le domaine de la montagne ; ils ne sont en principe pas habilités à exercer leur métier à l’intérieur du Parc Naturel.

Dans l’île de Principe, une seule association (essentiellement centrée sur les randonnées dans le Parc Naturel, ses guides n’ont malheureusement pas reçu jusqu’ici de formation sur l’histoire, les monuments ou la société) : l’AGTP, patronnée par la fondation Principe Trust (siège à Santo Antonio en face du marché).

A Principe, les tarifs des guides sont fixes. Ce n’est pas le cas à Sao Tomé, où les clients doivent négocier au cas par cas, en précisant bien la nature des services qu’ils demandent : avec ou sans véhicule, avec ou sans nourriture et boisson, avec ou sans matériel de camping dans le cas d’un trekking de plusieurs jours… Les membres de PTP SANTOLA qui vous accueillent pourront vous mettre en contact avec des guides ou des accompagnateurs de confiance, dont ils vous donneront les tarifs. Vous pouvez les leur demander au moment où vous faites votre réservation d’hébergement. Mentionnons que les hébergeurs de notre réseau à Monte Café sont eux-mêmes guides de montagne patentés de l’association Monte Pico (Lucio, Brice, Amady, les deux premiers parlent français, le troisième plutôt anglais), et que l’équipe de Casa Ediana/Tiago/Cadio à Belém inclut un guide de l’Association Nationale des Guides Touristiques (Dalio, qui parle anglais et français) ; Dalio est un guide « généraliste », mais a reçu des Gardes Forestiers de Bom Sucesso l’autorisation d’emmener des clients en randonnée dans le Parc Naturel sur le parcours Bom Sucesso – Lagoa Amélia ; mais pas sur les parcours plus difficiles. Sur Principe, Nhano est guide officiel inscrit à l’AGTP.

En conclusion : guide de montagne obligatoire dans le Parc Naturel, tant à Sao Tomé qu’à Principe. Guide officiel ou accompagnateur qualifié possible, et d’un grand intérêt, dans vos randonnées et promenades hors du Parc, y compris sur nos sentiers balisés, si vous souhaitez accéder à une meilleure connaissance et compréhension de ce que vous allez rencontrer en chemin. Mais aucun problème si vous voulez vous promener en couple ou en petit groupe sur des chemins bien tracés (ne vous en écartez pas, cependant, pour errer n’importe où en forêt) : sécurité au moins aussi grande que dans les campagnes européennes, gens de rencontre toujours prêts à vous indiquer gentiment le chemin, pas d’animaux dangereux…

RENCONTRES, CONVIVIALITÉ EN CHEMIN ET SAVOIR-VIVRE

N’oubliez pas de saluer poliment les gens que vous croisez : Bom dia, le matin ; boa tarde, l’après-midi. Mais, si vous ne voulez pas vous risquer à ces quelques mots en portugais, vous pouvez aussi saluer dans votre langue, l’intention sera comprise. Et si vous dites « bonjour », tout le monde saura que vous êtes français, les écoliers se risqueront à vous dire deux mots dans la langue de Molière (ils ont tous des cours de français à l’école, à partir de la dernière année du primaire).

Si vous vous êtes perdu, demandez votre chemin en articulant clairement le nom de l’endroit où vous voulez vous rendre. Chez nous, il n’est pas de paysan cultivant son champ, de femme lavant son linge au lavoir, ou d’enfant jouant au ballon, qui ne laissera immédiatement son activité pour vous remettre dans le droit chemin en vous accompagnant quelques centaines de mètres (et parfois plus). S’il vous plait, n’offrez surtout pas de payer pour ce service. Seulement, les gens ne comprennent pas toujours que vous cherchez à retrouver un chemin de randonnée ; beaucoup estimeront plus sage de vous amener jusqu’à la route asphaltée, où ils pensent que vous aurez moins de chance de vous perdre. Essayez d’expliquer que vous recherchez une marque jaune (marca amarela) qui indique le chemin ; ce ne sera peut-être pas facile à faire comprendre.

Comme partout ailleurs, y compris en Europe, ne prenez pas de photo des gens sans leur demander la permission. Même comportement pour photographier l’intérieur d’une cour dont le portail est ouvert. Beaucoup seront d’accord (et les enfants sont même très demandeurs) ; mais ne vous offusquez pas si certains refusent. Si par hasard on vous demandait de l’argent pour vous laisser prendre une photo (cas rarissime), refusez en souriant, mais fermement. Ne favorisons pas une forme de tourisme qui gâte la gratuité des relations. 

En chemin dans la forêt, vous rencontrerez souvent de petites baraques en bois, qu’ici on appelle des tendas, des tentes, où l’on vend et déguste du vin de palme. Vous allez certainement vous faire interpeler pour savoir si vous voulez boire un coup. Tentez l’expérience, le vin de palme fraîchement tiré est une boisson douce, suave, très peu titrée en alcool (entre 2° et 3° si le vin a été tiré le jour même, ce qui est toujours le cas dans une « tenda »). Si vous n’en avez jamais goûté, acceptez seulement une caneca (un bock), en expliquant que vous allez partager (si vous randonnez en groupe). Si vous aimez, vous aurez tout loisir de redemander une caneca supplémentaire, cela remplira de joie vos interlocuteurs. Si, par hasard, vous avez déjà goûté au vin de palme dans un pays d’Afrique continentale, sachez bien que le vin santoméen n’a rien à voir ; sans doute parce que, chez nous, on ne le laisse pas fermenter, peut-être aussi à cause de la nature de notre sol volcanique, vous ne retrouverez pas cette acidité qui va jusqu’à l’aigreur, que vous n’avez peut-être pas appréciée au Gabon, au Congo ou en Côte d’Ivoire. Donc, tentez de nouveau l’expérience. Cependant, si vous n’en voulez pas, refusez bien poliment ; si les gens insistent, trouvez un prétexte : que vous ne buvez jamais d’alcool, où que vous en avez déjà bu à la tenda précédente. Mais il est clair que le vin de palme bu ensemble est créateur de sociabilité. N’oubliez pas que, même si on vous a tendu gentiment une caneca sans que vous l’ayez demandée, cela se paie. Normalement, en forêt, 10 dobras la caneca (40 centimes d’Euro) ; éventuellement 15 dobras en basse saison (moins de récolte). Si vraiment le producteur de vin de palme refuse catégoriquement votre argent, offrez, comme vous le feriez dans une situation semblable dans un bar en Europe, de payer une tournée aux deux ou trois personnes qui sont entrées en conversation avec vous.

Les gens des tendas font parfois rôtir des tranches de fruit à pain, ou des bananes, voire même griller du poisson, pour accompagner leurs libations. Si on vous en offre, ayez le même comportement ; ou vous refusez bien poliment, ou vous acceptez de goûter, mais vous offrez de payer. 

Et maintenant, saúde ! (cela veut dire « santé ! », et s’utilise quand on trinque).

Explications du guide (Arlindo, qui travaille avec Lucio)

Brice dans les ruines d'une roça envahie par la forêt

Piquenique en randonnée avec Lucio

Marche dans l'Obô avec Dalio

Dans l'Obô avec Lucio

Votre guide vous apprend à vous laver les mains avec les feuilles de l'arbre à savon

Dans l'Obô avec Brice

Lucio dans l'Obô

Le Pico do Cão Grande émerge de la palmeraie

Un couple de perroquets de l'espèce Inséparables (photo Tiago)

Travailleurs à tête rouge (photo Tiago)

Tiago et sa bibliothèque

Orchidée

RANDONNÉES PARTICULIÈRES PROPOSÉES PAR CERTAINS GUIDES DE L’ASSOCIATION : OBSERVATION DES OISEAUX, PARCOURS SPÉCIFIQUES, TREKKING

Nous avons la chance d’avoir, au sein de notre association, deux guides (de montagne) de grande expérience : Lucio Primo, qui, nous l’avons dit, lauréat boursier de l’Union Européenne à la fin des années 1990, fut ensuite chargé de la formation d’autres guides à Sao Tomé ; s’étant alors spécialisé dans l’observation des oiseaux, il a accompagné plusieurs missions scientifiques de recherche ornithologique, dans notre pays et à l’étranger ; puis il s’est intéressé aux orchidées, et a également servi de guide à des botanistes en ce domaine (Sao Tomé et Principe compterait 129 espèces différentes d’orchidée). Il a aussi accompagné des missions d’entomologistes spécialisés dans l’étude des mouches drosophiles. Brice Primo, son frère cadet, est également guide de renom, et correspondant attitré à Sao Tomé de deux grandes agences de voyage françaises spécialisées dans le tourisme de randonnée et de trekking. Il est aussi un excellent connaisseur des plantes et des oiseaux de nos forêts. Que vous logiez chez eux (à Monte Café : Casa Nilsa et Espaço Brice), ou chez d’autres membres de PTP SANTOLA, profitez de leur savoir – tout en ayant conscience que leur travail ne leur permet pas toujours une disponibilité totale ; en cas d’impossibilité de leur part, ils vous proposeront un autre guide de confiance.

Sur l’île de Principe, Nhano, guide professionnel, s’est lui aussi spécialisé, au cours de sa formation, dans l’observation des oiseaux et est réputé pour avoir réussi à plusieurs reprises à observer des spécimens d’une espèce qu’on craignait pratiquement disparue, le merle de Principe (Turdus Xanthorhynchus).

Si vous prévoyez de faire de l’observation d’oiseaux, n’oubliez pas d’apporter avec vous des jumelles. Ayez également une cape de pluie ou un vêtement imperméable avec capuchon ; de bonnes chaussures de montagne, comme tout marcheur ; et armez-vous de beaucoup de patience, l’observation des oiseaux est un sport de randonnée (et parfois, de randonnée difficile) pour parvenir aux meilleurs sites d’observation, mais c’est aussi de longs moments immobiles passés à l’affût. Pour les vrais « mordus », Lucio propose un trekking d’observation d’oiseaux, en saison sèche, de 3 jours (2 nuits passées sous la tente en pleine forêt humide), au départ de Ribeira Peixe, sur les pentes du Monte Carmo (Ribeira Peixe se trouve à 11 km de S. João dos Angolares).   Prix :

Vous pouvez être intéressé par les oiseaux sans en faire pour autant l’objet exclusif de vos randonnées ; tous les guides professionnels dans les deux îles de notre pays ont les connaissances qui leur permettront d’identifier pour vous à quelle espèce appartient l’oiseau dont vous entendez le chant, et d’attirer votre attention sur les oiseaux perchés ici ou là que vous n’auriez peut-être pas repérés par vous-même. D’ailleurs, ce type de connaissance est très répandu dans la population, du moins en milieu rural, et beaucoup de vos hôtes seront à même de vous donner des explications en ce domaine. A noter que Casa Ediana / Casa Tiago a publié sur son site (casaedianatiago.com) un chapitre entier sur les oiseaux que vous pouvez observer dans les jardins des deux bungalows et édité un petit opuscule que vous pouvez consulter chez eux, intitulé « Les oiseaux de Belém ». Une partie des photos ont été prises par Tiago, le jeune fils du propriétaire (12 ans au moment de la rédaction).    

On trouve des orchidées un peu partout à Sao Tomé, à partir de 900 mètres d’altitude. Vos guides vous les feront remarquer. Mais vous pouvez demander à Lucio un parcours « spécial orchidées » ; il vous emmènera sur des sites qui en présentent une grande diversité.

A Sao Tomé, Lucio et Brice ont par ailleurs à leur catalogue de randonnées certains parcours originaux, en dehors des sentiers battus. Citons en particulier :

  • De la Roça Agostinho Neto (district de Lobata, route du Nord) à Bom Sucesso (district de Mé-Zochi, route du Centre), par la montagne et la roça Chamiço ; parcours d’altitude à forts dénivelés (plus de 1200 mètres de dénivelés cumulés), traversant des plantations d’altitude abandonnées. Durée : 6-7 heures. Prix : 80 à 100 € pour groupe de 1 à 5 personnes.
  • De Chamiço à Neves : la roça Chamiço, qui n’est plus habitée, mais dont certains champs restent exploités, peut être atteinte en véhicule 4×4 depuis Agostinho Neto ; de là, le parcours proposé est presque exclusivement en descente, sur le flanc nord-ouest du massif montagneux, avec de superbes vues sur le littoral : ce côté de l’île, protégé des vents pluvieux, présente une végétation beaucoup moins dense que le reste du territoire, ce qui permet une meilleure visibilité, au-dessus d’une côte généralement ensoleillée. Compter 6 à 7 heures de marche. Prix : 80 à 100 €.
  • De Bombaim à Claudina Faro, en passant par la cascade Formosa ; transfert en voiture à Bombaim, si vous résidez dans un hébergement du district de Mé-Zochi (Monte Café ou Belém) ; puis transfert en voiture lors de votre arrivée à Claudino Faro, jusqu’à votre nouvel hébergement, soit Casa Bom Plano à Agua Izé, soit Pensão Mionga à S. João dos Angolares. Durée du parcours à pied : 3-4 heures. Prix de la randonnée avec guide :  50 à 80 €, selon le nombre de participants.
  • Le parcours Ribeira Peixe – Praia Grande, dans le district de Caué (accès par la route du Sud). Une très belle randonnée littorale sur une côte de récifs battus par les vagues. Durée : 3-4 h.  Prix : 50 à 80 €.
  • L’accès au pied du spectaculaire Pico do Cão Grande, à pied depuis Ribeira Peixe à travers les plantations de palmiers à huile. Le Pic du Grand Chien, étonnante dent de lave volcanique qui émerge à 665 mètres d’altitude, ne peut être gravi que par des alpinistes chevronnés ; l’excursion proposée consiste seulement à en atteindre la base, en cheminant à travers la palmeraie. Durée : 6-7 heures (aller et retour). Prix : 80 à 100 €.
  • L’accès au pied du Pico do Cão Pequeno, dans le Parc Naturel de l’Obô, à l’extrême sud de l’île (on part en général de Porto Alegre) ; le Pic du Petit Chien est une version réduite du Pic du Grand Chien, n’atteignant que 390 mètres d’altitude ; mais la verticalité de ses parois est toute aussi impressionnante. L’accès se fait à travers une végétation de forêt dense. Il faut d’abord parvenir en 4×4 jusqu’à Alto d’Ouro, ou, quand cela est possible, jusqu’à Santa Josefina (piste difficile), puis 6-7 heures de marche. Prix : 80 à 100 €.

Ces parcours nécessitent un transport en véhicule depuis votre lieu d’hébergement. En outre, à l’exception des deux derniers (excursions aux Pics du Grand Chien et du Petit Chien) qui forment boucle, le point d’arrivée est situé fort loin du point de départ ; ce qui implique que vous y soyez attendu par le même véhicule avec chauffeur qui vous aura amené au départ. Le coût de ces trajets en voiture doit donc s’ajouter au prix du parcours avec guide ; il est évidemment fonction de votre lieu d’hébergement. Prévoyez aussi pique-nique et boisson.

Quatre expéditions de trekking :

  • L’ascension du Pico São Tomé, plus haut sommet de l’île, qui culmine à 2024 mètres. Point de départ de la randonnée : soit Bom Sucesso, dans le district de Mé-Zochi (à 1150 m. d’altitude) ; soit Manuel Morais (au-dessus de Roça Monteforte), à environ 300 m. d’altitude. Ces deux lieux sont accessibles en 4×4.

Habituellement, cette randonnée de trekking se fait, quel que soit le point de départ, en 2 jours. Il faut donc prévoir les équipements indispensables : de votre part, vêtements chauds et imperméables, bonnes chaussures de montagne, une serviette éponge, et des boissons. Insistons sur les vêtements chauds : au bivouac, de nuit, il pourra faire 7° à 8° en juin (mois le plus froid) ; 14° en janvier (mois de canicule sur le littoral). Votre guide se charge de fournir le matériel de camping (tentes, couchages), la nourriture et les récipients pour préparer repas et boissons chaudes… Si vous faites cette ascension en groupe (de 3 à 6 randonneurs), vous serez, pour des raisons de sécurité, accompagnés par deux professionnels (votre guide et un porteur), qui se répartiront la charge de cet équipement. Si vous êtes seul ou deux personnes et grimpeur expérimenté, vous aurez le choix de recourir aux services du seul guide principal au lieu de vous faire accompagner par deux personnes – ce qui vous reviendra moins cher, mais, en ce cas, vous devrez porter une part de la charge des équipements de camping dans votre sac à dos.   

Il est d’usage de bivouaquer pour la nuit au lieu dit « Sentada do Pico », à 1850 mètres d’altitude ; en effet, l’accès au sommet doit se faire très tôt le lendemain matin, pour avoir quelque chance de jouir de beau temps et de la vue depuis le Pic (même ainsi, ce n’est pas absolument garanti) ; les nuages recouvrent rapidement ce dernier quelques heures après le lever du soleil. Cette dernière partie du parcours n’est pas exactement de l’alpinisme, mais exige une bonne capacité physique ; autrefois, des cordes accrochées aux arbres facilitaient l’ascension ; elles ont disparu, vous devrez vous débrouiller sans elles.

Après être redescendu au camp de Sentada do Pico, le retour peut s’effectuer soit par le même chemin qu’à l’aller, soit dans l’autre direction : étant parti la veille de Bom Sucesso, vous pouvez explorer le versant nord-ouest de la chaine montagneuse centrale et rejoindre Roça Monte-forte par la vallée du rio Contador ; ou, étant parti de la côte ouest, vous pouvez, après le Pico, prendre la direction de Lagoa Amélia, et descendre sur Bom Sucesso. Dans les deux cas, il faudra avoir prévu avec le guide qu’un véhicule vienne vous chercher pour vous conduire à votre hébergement. 

Prix : 400 € pour un groupe de 3 à 4 randonneurs. Pour une personne seule : 250 € avec deux guides, 200 € avec un seul guide. Pour deux personnes : 300 € avec deux guides, 250 avec un seul guide. Non compris les frais de transport en véhicule.

  • La traversée de l’île, dans le sens Ouest – Est, entre Binda et Porto Alegre. Cette randonnée de trekking est devenue, en quelque sorte, une spécialité de notre ami Brice, c’est le plus souvent à lui que les agences de voyage font appel quand elles ont des clients demandeurs de cette expédition. 

Vous aurez pu constater en regardant nos cartes, que le réseau routier de l’île de Sao Tomé ne permet pas d’en effectuer le tour. Il n’y a pas de route carrossable le long de la côte sud-ouest, zone de forêt dense presque inhabitée, de pentes abruptes, sillonnée de très nombreux cours d’eau, dont certains de fort débit en période de crue. C’est le versant de l’île exposé aux alizés chargés de pluie presque toute l’année. La forêt y est magnifique. Il existe un chemin que l’on fait à pied, mais il faut parfois jouer de la machette pour le dégager. Les petits torrents se traversent à gué ; les cours d’eau plus importants, sur des radeaux de bois. Mais parfois la crue vous oblige à attendre une journée au bord du fleuve, ou, sinon, à traverser en ayant de l’eau jusqu’à la poitrine.

Le trajet se fait le plus souvent dans le sens Ouest – Est, c’est-à-dire de Binda (où prend fin la piste carrossable qui prolonge au-delà de Santa Catarina la route asphaltée EN 1) jusqu’à Porto Alegre. Mais il est possible de le faire dans l’autre sens, de Porto Alegre vers Binda et Santa Catarina. Il faut compter deux journées de marche. Il peut se révéler intéressant de faire le parcours en 3 jours, pour avoir le loisir de passer une journée à profiter de la plage et à faire de l’exploration sous-marine dans l’extraordinaire baie de São Miguel (voir « Plaisirs de la mer »), située sur le parcours. 

Prix : Identique à celui de l’ascension du Pico Sao Tomé : 400 € pour 3 ou 4 randonneurs, 300 € pour 2, 250 € pour une personne seule ; ce prix incluant :  le parcours avec 2 guides, la nourriture, la location des équipements de camping.

  • Le Tour du Petit Chien ; ce parcours de trekking, sur deux journées, commence comme la randonnée décrite plus haut, qui mène d’Alto d’Ouro au pied du Pico do Cão Pequeno ; mais, au lieu de revenir au point de départ, les marcheurs continuent en direction de Santo Antonio Mucacavu, puis établissent leur camp à Jou. Le lendemain, baignade en mer, avant le retour à pied sur Porto Alegre. Prix :  €. Il est aussi possible de se faire ramener à Porto Alegre en bateau, en longeant la côte et en contemplant depuis la mer les hauteurs couvertes de jungle qu’on a parcourues la veille. En ce cas, ajouter X € pour ce transport maritime.   
  • Le parcours des révoltés, ou chemin des mocambos. Les mocambos (un nom d’origine congolaise), ce sont les campements où se réfugiaient les esclaves qui avaient « marronné », comme on dit, c’est-à-dire qui avaient fui les plantations pour mener une vie libre dans les forêts en montagne. Ces mocambos se sont multipliés après l’échec de la grande révolte menée par Amador en 1595. Nous savons qu’il en existait tout un chapelet en lisière des zones cultivées du nord de l’île. Selon le témoignage d’un soldat allemand de l’armée hollandaise qui envahit l’île en 1599 : « Ils (les habitants de Sao Tomé) s’étaient réfugiés sur les hauteurs, mais ils ne pouvaient guère aller plus loin que les premières pentes, où ils ont leurs moulins à sucre, car sur les hauteurs qui sont au-delà, vivent les cannibales, dont on dit qu’ils sont très nombreux. Ces cannibales font aux Portugais une guerre continuelle, et, sitôt qu’ils arrivent à en attraper un, ils le dévorent. Aussi, les Portugais se retrouvaient coincés entre leurs ennemis les cannibales et nous ». Le cannibalisme des esclaves fugitifs est évidemment une invention ; mais la présence de rebelles qui mènent depuis les hauteurs de l’île une guerre continuelle aux planteurs, est bien attestée. Nous vous proposons de faire un parcours sur cette zone des anciens mocambos, sur le chemin qui servait aux esclaves révoltés à relier le nord-ouest de l’île, aux régions du centre, puis du sud. Rappelons-nous que ces esclaves révoltés vivaient avec femmes et enfants ; les chemins reliant ces campements ne devaient pas être d’une difficulté qui n’auraient pas permis à des familles chargées d’équipement de les faire. Le parcours que nous avons choisi relève du trekking, puisqu’il comporte des nuits en forêt ; mais il est le plus facile des quatre que nos amis guides vous proposent.

La première journée vous mènera de Bom Sucesso à Lagoa Amélia, la tourbière située dans l’un des cratères de l’ancien volcan, puis, par le sentier du Parc naturel appelé le « chemin du fugitif », jusqu’au Rio de Ouro (la Rivière d’Or) près de sa source ; environ 4h30 ou 5 heures de marche ; nuit en campement. Deuxième jour, le long du Rio de Ouro, jusqu’aux terres de la roça Chamiço, à la lisière de la zone cultivée (4 heures) ; deuxième nuit de campement en forêt. Le troisième jour, longue descente à flanc de montagne en direction du port de Neves, et de là, à Roça Monte-forte. Prix :      

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