Quelques nuisances qui ne devraient pas perturber le leve-leve de la vie

Il dort le jour pour mieux vous garder la nuit

 

Nuisances sonores

Dans les grandes métropoles du monde, ce sont les sirènes de police et des ambulances. Dans les villes moyennes, c’est le bruit sourd du trafic automobile. Près des aéroports, c’est le grondement des avions qui décollent et atterrissent.

A Sao Tomé et Principe, c’est le chant du coq et les aboiements des chiens. Bruits de la campagne, qu’on entend même en ville, en plein centre de la capitale.

Dans les campagnes de presque tous les pays du monde, les coqs saluent le lever du soleil par un chant sonore qui exprime leur joie de la lumière retrouvée. A Sao Tomé et Principe, les coqs chantent aussi leur joie de vivre, mais leur joie de vivre est permanente. Ils s’expriment donc non seulement à l’aube, mais à toute heure de la nuit.

Il y a des visiteurs étrangers que cela réveille. Si cela vous arrive, c’est parce que, pour vous, c’est une nouveauté. Faites alors comme l’habitant de Paris ou de New York quand il entend les hurlements des sirènes ; il réagit presque inconsciemment dans son sommeil : ce n’est rien, juste un terrible incendie quelque part, ou une victime d’accident que l’on transporte à l’hôpital. Et il se rendort. Ici, pensez : C’est le coq. Ce n’est rien ; il exulte. Et rendormez-vous.

Si cette méthode Coué ne fonctionne pas, utilisez les Boules Quiés. Nous ne pouvons pas bâillonner nos coqs.

Depuis 15 000 ans que le chien a domestiqué l’homme, il lui accorde protection en échange de la nourriture qu’il prélève sur la production humaine. Les chiens de Sao Tomé et Principe sont extrêmement conscients de leurs devoirs. Ils signalent tout mouvement suspect, surtout durant la nuit, où ils savent que l’homme endormi n’est plus sur ses gardes. Leur sens aigu de la solidarité amène un chien qui soupçonne qu’un passant ou un chat sur la route pourrait nourrir de mauvaises intentions, non seulement à gronder pour avertir l’intrus qu’il est repéré, mais à aviser de l’incident les chiens du voisinage par de furieux aboiements, afin qu’ils ne relâchent pas leur vigilance. Ces derniers avertissent à leur tour leurs voisins. Ces concerts d’aboiements peuvent donc perturber votre sommeil. Deux remèdes : 1) Pensez : je suis bien gardé, je peux dormir. 2) Boules Quiès.

 

Nuisances climatiques, chaleur et pluie

On est sous l’Equateur. On a donc les deux.

Pour vous habituer à la température ambiante, évitez les chocs thermiques. Essayez de ne pas passer la moitié de votre temps sous la climatisation, renouvelant ainsi les chocs thermiques pénibles chaque fois que vous sortez dans la rue. Et sachez que les nuits sont plus fraiches en altitude ; ne vivez pas collés au rivage.

Oui, il pleut souvent en zone équatoriale. Si vous voulez un soleil permanent, prenez vos vacances sous les Tropiques, un peu plus au nord ou un peu plus au sud, mais pas juste sous l’équateur. Cependant, si l’on peut faire la comparaison, en ce qui concerne l’instabilité du temps, entre Sao Tomé et Principe, et l’Irlande, l’Angleterre ou la Bretagne (on essuie des « grains » à tout moment, même au cours d’une journée ensoleillée), rien à voir en ce qui concerne le désagrément que ces pluies procurent. Elles sont généralement violentes (il faut courir s’abriter, votre parapluie pourrait ne pas résister), mais elles sont tièdes. En bord de mer, un excellent refuge contre ces averses : se baigner (tant qu’à faire d’être mouillé). L’eau est à 25°, la température extérieure est tombée de 30° à 27 ou 26° en pleine averse. Suave.

Et dites-vous que s’il pleut, c’est bon signe : il va certainement faire beau dans peu de temps.

Un orage se prépare sur la route du Nord prés de Neves

Les nuages montent à l'assaut de la montagne au-dessus de Bombaim

Route de montagne noyée dans un brouillard épais

La pluie donne son vernis au jardin (Casa Tiago)

Les montagnes qui ceinturent Santo António do Principe au fond de sa baie accrochent souvent les nuages

 

Nuisances des insectes et petites bestioles

Une chose qui intrigue beaucoup les Santoméens : les raisons de la phobie qu’éprouvent les Européens, et plus particulièrement les Européennes, à l’égard des araignées. On peut vous expliquer que les araignées ne sont nullement agressives ; que plus elles sont grosses, plus elles sont utiles, car, sans elles, on aurait beaucoup plus de moustiques, de mouches et de moucherons ; peine perdue : une phobie ne se raisonne pas.

Si ni vous ni votre compagnon ou votre compagne, n’a le courage de prendre l’araignée de votre chambre par la peau du cou pour la jeter par la fenêtre, demandez à votre logeur de le faire ; il s’exécutera, et même, si vous le lui demandez sans pitié, il exécutera l’araignée. Vous êtes prévenu-e-s.

Les moustiques. A la suite d’une guerre impitoyable qui a duré plus de dix ans (voir ce que nous disons plus loin sur la disparition presque complète du paludisme), les moustiques ont cessé d’être une plaie dans l’archipel. Mais ils n’ont pas disparu. Rappelez-vous que, plus vous gagnerez de l’altitude, moins vous en trouverez. Cependant, en zone littorale, et particulièrement dans certains quartiers de la capitale, ou près des marais du nord et du sud, protégez-vous : répulsif ; et ne restez pas en short à la tombée de la nuit.

De même, il est recommandé de ne pas mettre un short, quand on a la peau blanche, pour faire de la randonnée en zone broussailleuse. En foulant les herbes, vous réveillez l’appétit de diverses espèces piqueuses un peu irritantes. En revanche, si vous randonnez sur une piste carrossable, un chemin large, ou au sein d’une forêt dont l’ombrage a empêché la croissance de la végétation au sol (la plus grande partie de l’Obô, notamment), pas de problème.

Dans beaucoup d’endroits (mais pas dans tous), on peut dîner le soir dans un jardin ou sur une terrasse, avec de la lumière, sans être incommodé par d’autres bestioles que les papillons de nuit (ne dinez pas juste sous la lampe, ils tomberaient grillés dans votre assiette).

Autres informations intéressantes : il n’y a pas de lion mangeur d’homme ni à Sao Tomé, ni à Principe. Les crocodiles ont disparu depuis le début du 16è siècle. Les serpents venimeux (le fameux cobra noir) se sont réfugiés dans les forêts de haute montagne, et détestent les chemins de randonnée. La faune est surtout constituée d’oiseaux (plus de 140 espèces, dont 28 sont endémiques).

 

Nuisances comportementales : les quémandeurs

La culture européenne juge qu’il est plutôt mal de demander. Les demandes d’argent, surtout, mettent mal à l’aise.

Un ethnologue américain raconte que, alors que lui et son épouse vivaient depuis des années immergés dans la société d’un village Peul d’Afrique de l’Ouest, ce n’est que le jour où, pressé par la nécessité, mais tout confus, il alla demander du charbon de bois à ses voisins, que les villageois le considérèrent comme réellement intégré. « Tu es un vrai Peul ; jusqu’ici, tu vivais avec nous, mais maintenant, tu as appris à nous demander quelque chose ! »   

Demander crée des liens, au moins autant que donner.

« Nada para mim, hoje ? » (Tu n’as rien pour moi, aujourd’hui ?) est une façon très commune de s’aborder entre Santoméens. Ceci est dit avec un sourire un peu ironique. Et, en général, l’autre répond, avec gestes à l’appui : « Malheureusement, je suis complètement fauché ! », puis la discussion continue sur un autre sujet. Mais parfois, la réponse est : « Viens, je te paye une bière » – dite par quelqu’un qui peut n’avoir en poche que le prix de deux bières, celle qu’il va boire et celle qu’il offre.

L’étranger de passage, pour peu qu’il ait un sourire avenant, va entendre très souvent cette phrase au cours de son séjour : « Nada para mim ? » (Rien pour moi ?). Ne vous crispez pas, restez leve-leve, répondez seulement « Eh non, malheureusement, rien ». Dans neuf cas sur dix, il s’agit d’un rituel. Ne jugez pas utile de prendre un air rogue pour autant. Même chose avec les enfants qui vous demandent « Doce, doce » (Des bonbons, des bonbons !) ; c’est une façon de rentrer en contact – même s’il y a toujours l’espoir qu’elle rapporte.

Neuf cas sur dix ; mais reste le dixième cas. Celui du quémandeur obsessionnel, qui estime que l’étranger, Blanc ou Chinois, a été créé pour distribuer généreusement à tout passant de rencontre quelques miettes de l’immense fortune qu’il a héritée du Ciel. Il peut être insistant. Feignez de le prendre pour un demandeur de l’espèce commune, celui pour qui cette demande est un rituel d’entrée en matières. La réponse « Pas de chance, je suis fauché », avec les gestes qui doivent l’accompagner (paume ouverte et doigts écartés, ou retournement de poche vide) sera à répéter autant de fois que nécessaire. Déviez le sujet en posant des questions (dans votre langue, pour le désarçonner) sur les oiseaux que vous apercevez, ou le nom de la plante qui se trouve au bord du chemin. Et sachez rester inflexible ; si vous donnez un petit quelque chose juste pour vous débarrasser de l’importun, cela se saura, et vous serez l’objet, durant le reste de votre séjour, d’un harcèlement parfois désagréable, essentiellement en ville, dans les endroits fréquentés par les touristes.

Le réseau PTP SANTOLA promeut le tourisme rural. Vous aurez donc plutôt affaire à des représentants des 9 premiers cas sur dix.

 

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