Le bon moment

 

Des îles où on apprend à aimer les nuages

Une des caractéristiques du climat équatorial, c’est le faible écart de température entre le jour et la nuit et entre les différentes périodes de l’année.

Sous l’Équateur, pas d’hiver, et pas beaucoup de différence de température entre les différents moments de l’année. Dans la capitale, Sao Tomé, en bord de mer, moyenne des températures maximales durant le mois le plus chaud (mars) : 30,2° ; durant le mois où les températures sont les plus basses (on n’ose pas dire le mois le plus froid), c’est-à-dire juillet : 27,5°. Les moyennes minimales nocturnes sont respectivement de 22,8° et 20,4°. Toutefois, en altitude, les écarts de température entre le jour et la nuit sont plus marqués, et les nuits peuvent être carrément fraiches, voir froides en montagne (à partir de 900 ou 1000 mètres).

Il existe pourtant des saisons dans l’archipel, mais ce qui fait leur différence, ce n’est pas tellement la température, mais les précipitations. Il existe deux saisons sèches et deux saisons des pluies. La saison sèche la plus fraiche, ou, si l’on préfère, la moins chaude, est appelée la « gravana » et dure de début juin à début septembre. La saison sèche et chaude dite « gravanita » débute aux alentours du 1er janvier et s’achève début mars. Les maxima de précipitations s’observent en octobre – novembre ainsi qu’en avril et début mai.

Cependant, n’en concluez pas qu’il faut éviter de séjourner dans les deux îles à la saison des pluies. En ces moments de l’année, il pleut, certes, tous les jours, mais ce sont en général des averses violentes et d’une durée limitée, voire des orages spectaculaires ; après quoi, le soleil réapparait dans un ciel lavé de ses nuages, et tape fort.

Alors, quand faut-il mieux venir ? Nous répondons : à votre goût et suivant vos disponibilités. Évidemment, pour faire des excursions en montagne ou du trekking, en saison sèche, les sentiers sont moins boueux et glissants, les ruisselets qui parfois les traversent plus faciles à franchir. Mais, d’un autre côté, la nébulosité d’altitude est plus marquée en saison sèche, quand il n’y a pas d’orage pour faire éclater les nuages qui encapuchonnent les montagnes, et, de ce fait, les vues sur le paysage sont moins souvent dégagées.

Il faut savoir que les montagnes sous les Tropiques ou l’Équateur sont peu souvent libres de nuages ; la forte évapotranspiration des forêts amène des condensations nuageuses dès que le soleil tape un peu fort, c’est-à-dire dès le milieu de la matinée. C’est pourquoi, pour jouir de la vue sur les pics et les vallées, il est recommandé de se lever tôt – c’est d’ailleurs en accord avec le rythme de vie des Santoméens, qui commencent pour la plupart leur journée au lever du soleil.

Un dernier point à noter : même si le thermomètre ne monte que rarement au-dessus de 32° à l’ombre, la chaleur ressentie est forte, voir, sur le littoral, très forte, en raison de l’humidité ambiante, une chaleur humide que le corps des gens habitant en zone tempérée a parfois un peu de mal à supporter, surtout le premier jour (choc thermique en sortant de l’avion climatisé). Il ferait encore plus chaud si le soleil tapait toute la journée. Aussi, on apprend vite à aimer les passages nuageux, voir même à goûter le charme de la pluie, du moins si on a un endroit pour s’abriter. Il n’est pas rare de voir, en mer ou dans les piscines des grands hôtels, touristes et natifs du pays se baigner avec allégresse sous une averse : il pleut, oui, mais la température de l’eau est à 25° et, quand on en sort, il fait 28° à l’air libre.

Et puis, comme il est normal pour des îles de l’Atlantique, quelle que soit leur latitude, le climat est instable ; ce qui fait que, ce qu’on dit de Londres, on peut le dire de Sao Tomé : quand il pleut, on est sûr qu’il va faire beau bientôt !    

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